"Les modalités ne sont pas encore précisées. Il y aura des réunions de travail demain et lundi" avec le secrétaire d'Etat aux PME Renaud Dutreil et ses services. "Le 8 mars, on aura le projet ficelé" à l'occasion d'une nouvelle rencontre avec le Premier ministre, a-t-il dit à l'issue d'un entretien d'une heure à Matignon. La baisse des cotisations sociales patronales est "transitoire" et "dans la mesure où elle est transitoire, nous l'acceptons", a lancé M. Daguin.
"Après, (notre objectif) c'est la TVA à 5,5%. M. Raffarin n'a pas abandonné du tout l'idée de la TVA à 5,5%. Je crois que c'est la seule façon de faire accepter à nos adhérents cette mesure de qualité (après) cette formidable déception parce qu'ils sont abominablement déçus", a-t-il souligné. Face au refus catégorique de l'Allemagne d'une baisse de la TVA dans la restauration, le chef du gouvernement français a annoncé mardi comme solution alternative un plan de baisse des cotisations sociales patronales pour le secteur, d'un montant de 1,5 milliard d'euros sur 18 mois.
Lors de la réunion, M. Raffarin a affirmé, selon son entourage, qu'il était "déterminé" et qu'il allait "continuer sur la TVA". "Un délai de 18 mois est un délai raisonnable pour pouvoir avancer sur le sujet" et obtenir le taux réduit de TVA à l'horizon fin 2005-début 2006, a poursuivi Matignon qui a précisé : "si on l'obtient avant, il y aura bien entendu un réajustement sur les charges".
Toujours selon l'entourage du Premier ministre, MM. Daguin et Raffarin "n'ont pas du tout abordé les questions techniques" pour savoir notamment quels niveaux de salaires seraient concernés par la baisse des charges. "Il faut que ces mesures puissent prendre effet au 1er juillet", a ajouté Matignon. L'effort de l'Etat devrait donc être de 500 millions d'euros en 2004 et d'un milliard en 2005. Interrogé sur ce financement, Matignon a confirmé que rien n'était calé : "on aura la réponse début mars une fois que les modalités auront été fixées".
M. Daguin, très critique vis-à-vis du gouvernement lundi, a indiqué à sa sortie que "la somme d'1,5 milliard et son côté transitoire font qu'il faut examiner la mesure avec bienveillance". "L'effort est conséquent", a-t-il dit. "Le taux réduit de TVA, c'était un moyen. Le but, c'était moderniser ce métier pour que les salaires augmentent, pour que l'embauche augmente", a-t-il poursuivi.
"On pensait y arriver grâce à la TVA, on va y arriver sans doute grâce aux baisses de charges, qui vont peut-être supprimer cette trappe à bas salaire avec l'allégement (actuel) sur les petits salaires. Ca ne vaut pas la baisse avec la TVA, mais un dirigeant syndical serait fou furieux de refuser une baisse de charges", a ajouté M. Daguin. |